Le soleil d’avril a ranimé
Le paysage d’hiver congelé.
La rivière en se réveillant
Est tombée dans un trou béant. |
Je vais t’écraser le nez !
Dit le trou de sa grande bouche noire.
Pardon? dit la rivière. |
Je vais t’écraser le nez !
Je vais te briser la mâchoire !
Peux-tu répéter ? demande la rivière |
Je vais t’écraser le nez !
Je vais te briser les dents !
Puis je te mangerai les yeux !
Puis je t’arracherai les cheveux ! |
Excuse-moi, dit la rivière
Du bout de ses douces lèvres blanches,
Je ne t’entends pas bien, |
J’ai de l’eau dans les oreilles.
Mais le trou n’a pas pu répéter,
Car il s’est noyé dans les flots printaniers. |