La naissance de l'écriture marqua une étape importante dans la ventriloquie. Libérer des signes contenus dans un papyrus sous forme de mots ayant un sens conférait à la lecture une valeur si sacrée que, dans les premiers temps, tout le monde n'était pas autorisé à la pratiquer.

Ainsi, à Athènes, au VIIe siècle avant notre ère, lorsqu'il était question de lire en public les lois qui venaient d'être édictées, il était demandé à un ventriloque de s'en charger. Remuant à peine les lèvres, il délivrait le texte comme si c'était le rouleau de papyrus lui-même qui s'exprimait. On ne voulait pas que des lois conçues par un groupe de citoyens et qui s'adressaient à l'ensemble de la cité donnent l'impression de sortir de la bouche d'un seul homme. C'était contraire à l'idée que l'on se faisait de la démocratie.

Au dos du rouleau, à intervalles réguliers, les traits d'un visage aux yeux souverains avaient été dessinés pour permettre au ventriloque de le faire apparaître, telle une figure d'autorité, au moment d'introduire un nouvel article de loi. 


Ci-dessus : Badges vendus en 2015 sur le marché de Plaka, à Athènes

Ces badges étaient considérés comme une mise en garde adressée à Aléxis Tsípras lors de sa nomination au poste de Premier ministre :
« Nous t'avons peut-être donné notre voix, mais nous te tenons à l'œil ! »

Ci-dessous : fac-similé d'un rouleau de papyrus, Athènes, VIIe siècle avant notre ère