Les manches à air (avec leurs caractéristiques rayures rouges et blanches), en indiquant la direction et la force des vents, préviennent les tempêtes à venir.

Sur les côtes de la Manche, elles sont communément appelées – et ce dès leur apparition – des langues de goéland. Car lorsqu'un goéland perché sur une manche à air se met à « pleurer » (c'est le terme utilisé par les ornithologues), on peut s'imaginer que la longue bande de tissu s'agitant au vent devant lui est en réalité une langue géante sortie de son bec. De plus, le timbre si humain du cri du goéland donne le sentiment que celui-ci cherche par ce moyen à entrer en communication avec nous, à nous dire quelque chose de vraiment important, mais qui nous dépasse complètement.

À Boulogne-sur-Mer, une légende met en scène un goéland qui – tel le Hollandais volant – reviendrait à intervalles réguliers et, à travers ses cris rauques, prédirait l'avenir de la cité.

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Ci-dessus : masque, serpentin et vessies de porc peintes, accessoires obligés de tout « Goéland braillard » défilant lors du carnaval de Boulogne-sur-Mer

Ci-dessous : Le Goéland de Boulogne-sur-Mer, C. Aron, 1903