Les buvards
LETTRE D’OSKAR SERTI À CATHERINE DE SÉLYS
Verdun, le 21 février 1916.
Ma Catherine,
Ça y est, maintenant je sais ce que c’est. On s’est fait tirer dessus toute la nuit. Les balles passaient incroyablement bas. Au petit matin, ceux d’en face sont arrivés. Ils venaient achever les survivants. J’ai fait le mort. J’étais complètement imprégné du sang de l’autre ; je crois que c’est ça qui m’a sauvé.
Ton Oskar |
LETTRE DE CATHERINE DE SÉLYS À OSKAR SERTI
Paris, le 15 mars 1916.
Mon Oskar,
Ta lettre m’a profondément troublée. Je ne sais si tu me dis la vérité ou si tu me forces à t’avouer quelque chose.
Ta Catherine |
Le contenu de ces lettres — dont les originaux n’ont malheureusement jamais été retrouvés — a pu être reconstitué grâce à un examen approfondi des deux buvards respectivement utilisés par Oskar Serti et Catherine de Sélys les 21 février et 15 mars 1916.