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Un matin, Oskar serti s’enferma dans sa salle de bains en espérant y trouver l’intimité nécessaire pour méditer sur le contenu de ses prochains romans. Plongé dans ses illusions, il s’imagina avoir enfin trouvé l’œuvre de sa vie.
Malheureusement, en sortant de l’eau, son enthousiasme se refroidit aussitôt qu'il repensa aux inévitables refus que les éditeurs ne manqueraient pas de lui opposer.
Aurait-il un jour la place qu'il méritait ? Il se posa cette question devant ce miroir, son image noyée dans une épaisse couche de buée. Il ne pouvait pourtant accepter d’avoir une vision si effacée de lui-même, et d’une main, essuya la place que prenait son visage dans le miroir. Il découvrit alors avec effroi le peu d’importance que prenait son image dans le monde ; sa tête n’était pas plus grande qu’une poire. On ne pouvait voir en lui qu’une poire.
Préférant l’oubli à la médiocrité, il approcha sa bouche du miroir, et cria les passages les plus intenses de son prochain roman, en espérant que son souffle brûlant fasse disparaître sa pauvre tête sous la buée.
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